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25 July 2015

latest re Kick 'em Jenny / from Martinique, the Mother Of All Killer Volcanos


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Beaucoup de vagues autour du Kick'em Jenny

C.Everard Samedi 25 juillet 2015
Le volcan sous-marin est au bord de l'éruption, alimentant toutes les conversations. Posons-nous un instant, asseyons-nous près de la mer et regardons, en face, le Kick'em Jenny et le risque tsunami associé.
1 - Le Kick'em Jenny : présentation
Le Kick'em Jenny (KEJ) est un volcan sous-marin situé à 8 km au Nord de Grenade, à 300 km au Sud de la Martinique. Son sommet est situé à 180 mètres sous la surface de la mer. Il s'agit du seul volcan sous-marin vraiment actif des Antilles.
2 - Pourquoi semble-t-il plus dangereux aujourd'hui ?
C'est un volcan très surveillé.
Jeudi matin, entre 1h25 et 3h00, heure locale, son activité s'est amplifiée, c'est-à-dire que les secousses sismiques se sont multipliées et un dégazage a été constaté.
Le Centre de Recherche Sismique de l'Université West Indies a alors placé le volcan au niveau de vigilance orange. Le périmètre maritime d'exclusion est aussi passé de 1,5 à 5 km de rayon autour du volcan.
3 - Quels sont les précédents événements ?
En 1939, une éruption importante du KEJ eut lieu, envoyant un nuage de cendres à 270 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le tsunami qui suivit présentait une amplitude de 2 mètres sur les côtes de Grenade. Au niveau de la Martinique, les vagues arrivèrent, selon les sources, avec une hauteur de 30 à 70 cm. Depuis, onze autres éruptions ont eu lieu, ne donnant pas lieu à un tsunami visible.
4 - Quelle est la hauteur de vague possible ?
Cela dépend du phénomène qui cause le tsunami. Selon la thèse de Frédéric Dondin, menée au sein de l'UAG, un effondrement d'un pan du volcan pourrait entraîner une vague, chez nous, d'une hauteur de 5 à 20 cm.
Pascal Saffache, président honoraire de l'UAG, en se basant sur le cas d'un tsunami créé directement par l'éruption, comme en 1939, évoque une hauteur d'environ 50 cm. Même si cette hauteur s'enfoncerait relativement bien dans les terres, il n'y aurait pas de grand danger pour la population. Cela causerait plutôt des dégâts matériels. Le tsunami mettrait entre 30 et 40 minutes à nous parvenir.
Une image du Kick'em Jenny reconstituée par sonar. (NOAA)
5 - En conclusion : peut-on aller à la plage ?
Même en éruption, le Kick'em Jenny ne provoquera pas forcément un tsunami. Et si tsunami il y a, c'est surtout à Grenade que les dégâts peuvent être importants! Il n'est donc pas utile d'annuler sa sortie plage ou yoles ce week-end! D'ailleurs aucune mesure n'est prise, et il n'y a pas d'alerte tsunami.
Toutefois, il faut souligner que la population, à l'heure actuelle, n'a que peu de moyens d'être informée de l'arrivée d'un tsunami : porte-voix communaux ou médias (voir plus bas).
« Il faut donc rester vigilants ces prochaines semaines, observer par exemple si la mer semble se retirer » , souligne Pascal Saffache. Concernant le risque tsunami de manière général, un réflexe devrait être adopter par l'ensemble de la population : celui de monter dans les hauteurs après un fort tremblement de terre et notamment quitter les plages.
Le Kick'em Jenny est situé à 8 km au nord de l'île de Grenade
Vigilance orange : quelle signification ?
La confusion peut être grande. En général, quand on parle de vigilance orange, c'est relatif aux risques Fortes pluies ou Cyclones! Cette échelle-là n'a rien à voir. Il s'agit d'une échelle du niveau d'activité volcanique à quatre niveaux : vert, jaune, orange, rouge. Le niveau orange signifie que les fumerolles et séismes se multiplient. Le niveau rouge est atteint quand le volcan est en cours d'éruption, ce qui n'entraîne, rappelons-le, pas forcément un tsunami.
L'échec de la communication grand public
Noyée sous les informations et contre-informations, la population ne sait plus à quel saint se vouer. Et propage aussi ses propres rumeurs et idées reçues...

Mais comment est-il possible qu'un simple bulletin d'information à caractère scientifique devienne en quelques heures une sorte de diable incontrôlable ?
« Martinique : vigilance orange au risque tsunami! » ; « Risque de tsunami dans la Caraïbe!! » , peut-on lire depuis jeudi soir sur les réseaux sociaux, et parfois jusque dans la presse nationale...
Si un tel déferlement d'informations et de contre-informations est possible, c'est bien parce que la communication des autorités, envers la population, est encore défaillante sur ces sujets. Elles y travaillent sérieusement mais le chantier n'en est qu'à ses balbutiements. Les rumeurs et idées reçues vont beaucoup plus vite!
Que s'est-il passé exactement ? Jeudi, l'Observatoire volcanologique et sismologique de Martinique relaie le bulletin d'information du Centre de Recherche Sismique de l'Université West Indies. On y parle sismicité, on y parle vigilance orange. Le bulletin est technique et, bien entendu, ne donne pas la conduite à suivre.
La préfecture, de son côté, relaie l'information sur son Facebook. « Nous avons agi à la hauteur de l'importance de l'événement » , explique un proche du dossier. « Il n'y avait pas d'alerte au tsunami. » La toile, elle, s'est emparée toute seule du sujet, d'autant qu'une information semblant provenir des « Américains » trouve toujours une oreille du public beaucoup plus attentive que lorsque ce sont les autorités françaises qui s'expriment...
Météo-France connaît bien le sujet. À chaque saison cyclonique, l'organisme affûte sa communication. « Il est toujours très difficile de communiquer sur un sujet plein d'incertitudes, où les connaissances ne sont forcément pas complètes » , explique Jean-Noël Degrace, le directeur régional.
Le risque Tsunami en particulier a été pris en compte de manière récente. Les autorités (le service interministériel de défense et de protection civile, sous l'autorité du préfet en particulier) multiplient les réunions. Ce que l'on nomme l'alerte montante (c'est-à-dire la communication du phénomène depuis les scientifiques jusqu'aux autorités, dont les communes et l'Etat) est en nette amélioration. Par contre, pour l'alerte descendante (c'est-à-dire l'information transmise à la population), c'est encore une catastrophe : il n'y a pas de système d'alerte sur les plages, les réflexes sont non acquis par la population.
Là aussi, le chantier est en route. Le « Groupe intergouvernemental de coordination du Système d'alerte aux tsunamis et autres risques côtiers dans la mer des Caraïbes et les régions adjacentes » (GIC/CARIBEEWS), qui existe depuis 2004, prépare notamment un système de labellisation pour les communes, associations, entreprises, qui se montreront capables de gérer le risque tsunami en amont et en aval.
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